A propos

<strong>Jean-Marc BALENCIE </strong>
Jean-Marc BALENCIE

https://www.linkedin.com/in/jean-marc-balencie-79124712/

[email protected]

Au terme d’un parcours académique « classique », ponctué par une thèse de doctorat en sciences politiques soutenue au printemps 1992 et plusieurs fois récompensée (Prix de la Mission des Etudes et des Enseignements de Défense du SGDN puis Prix de l’Académie de Marine), j’ai eu l’opportunité de devenir analyste contractuel au sein de la direction des Affaires Internationales et Stratégiques (AIS) du Secrétariat de la Défense Nationale pendant pratiquement 10 ans, de l’automne 1992 à mars 2003.

Dans un monde alors marqué par une hypothétique « fin de l’Histoire » et l’espoir de bénéficier des « dividendes de la paix », mes activités ont essentiellement concerné le suivi des conflits internes, considérés alors comme « mineurs » dans le monde de l’après-guerre froide (rôle des acteurs non-étatiques, fonctionnement des économies des guerres civiles, dynamiques conflictuelles, tout particulièrement  en Afrique sub-saharienne) et de ce que l’on appelait à l’époque les « nouvelles menaces » qui, en l’occurrence, n’avaient rien de très nouveau (évolution du terrorisme international, essor de la criminalité organisée dans une « Europe passoire » et une économie transnationale mondialisée, trafics en tous genres,  impacts de flux migratoires non régulés…).

Muni de cette « double casquette, j’ai occupé » pendant près d’une décennie un poste d’observation privilégié, abreuvé aux meilleures sources d’informations et de renseignements pour suivre nombre de soubresauts de l’actualité internationale. J’ai beaucoup scruté les évolutions de multiples situations conflictuelles ensanglantant le continent noir dans les années 90 (en Angola, au Liberia, en Sierra Leone, en Casamance, en Centrafrique, au Tchad, au Nigeria, en Afrique du sud, au Mozambique, en Somalie, au Burundi, au Rwanda, bien évidemment, puis ensuite en RDC et enfin les prémices de la descente aux enfers de la Côte d’Ivoire). En complément, au titre de mon autre casquette, j’ai également minutieusement observé l’évolution de la menace terroriste, qu’il s’agisse de la montée de l’Islamisme radical ou de l’avènement du terrorisme de masse (1er attentat contre le World Trade Center, attentat d’Oklahoma City ou attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo). Le travail ne manquait pas concernant mes sujets de prédilection.

Ces activités m’ont conduit à travailler en renfort du Comité Interministériel du Renseignement (CIR) à la fin des années 90 et, au titre de ces fonctions, de me voir attribuer une habilitation de très haut niveau au sein de l’appareil sécuritaire français. Dans le même temps, ma hiérarchie m’a offert l’opportunité de suivre des formations pointues relatives à mes domaines de compétence (auditeur au Centre des Hautes Etudes sur l’Asie et l’Afrique Moderne / CHEAAM puis à l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale / IHEDN). Durant ces années, j’ai également commencé à publier quelques ouvrages à destination d’un plus grand public en collaboration avec mon « complice intellectuel » Arnaud de Lagrange,  aboutissant à la série des « Mondes Rebelles » (4 éditions actualisées entre 1996 et 2006, aux Editions Michalon) puis à un essai intitulé les « Guerres bâtardes » en 2008, chez Grasset.

Comme beaucoup d’autres, le 11/09 a constitué un jour mémorable et un tournant professionnel majeur. Il s’en est suivi plus de 18 mois de suractivité au sein d’une administration propulsée en première ligne dans ces temps difficiles. « Spectateur engagé », pour reprendre l’expression de Raymond Aron, dans un moment fort de l’Histoire contemporaine, j’ai modestement contribué, comme des milliers d’autres anonymes, à mon petit niveau, à la Résilience, à la Réaction et la Riposte du pays face à cette menace émergente.

Après avoir consacré près de 10 ans au service de la République, mais contractuel n’ayant pas réellement d’avenir dans la fonction publique et redoutant de servir, un beau matin, de variable budgétaire à la suite d’un oukaze en provenance de Bercy, j’ai eu l’opportunité de rejoindre un cabinet privé de gestion du risque à l’international, fondé peu de temps auparavant par une personnalité visionnaire, passée maître dans l’art de « sentir » l’évolution de de ce marché porteur. Il s’en est suivi une quinzaine d’années d’activités intenses au service de grandes entreprises françaises œuvrant à l’international, dans un contexte politico-sécuritaire souvent délicat dans le « Sud émergent mais turbulent ».

A compter du milieu de la décennie 2010, cet « âge d’or » a pris fin entre « accidents industriels », arrivée comme actionnaires de fonds d’investissements ne connaissant pas grand-chose au secteur, bouleversement de l’équipe dirigeante et « réorientation stratégique ». Toujours centré prioritairement sur les enjeux sécuritaires en Afrique sub-saharienne, j’ai élargi mon périmètre d’activité au fil des ans, pour finir par piloter l’ensemble du pôle Analyse risque pays du cabinet, jusqu’à l’été 2021, date à laquelle nos chemins ont alors divergé après 18 ans de parcours commun.

Depuis lors, je continue à délivrer mes analyses à certains clients, via la structure que j’ai montée (Attika Analysis) et me consacre de plus en plus à des travaux de prospective dont ce blog entend être la vitrine.

Durant ma carrière d’analyste, j’ai été confronté à trois ruptures « géopolitiques » majeures auxquelles il a fallu s’adapter et qui ont nécessité de renouveler en profondeur les grilles d’analyste et la manière d’appréhender le monde contemporain : la fin de la guerre froide ; le 11 septembre et ses conséquences sécuritaires ; et plus récemment, l’épidémie de COVID-19 et ses impacts sur la mondialisation. Après avoir, pendant près de trois  décennies, exploré, seul ou en compagnie de brillants esprits qui se reconnaitront, les « Mondes Rebelles » agitant l’actualité internationale et m’être interrogé sur la portée des » Guerres bâtardes » livrées, sans réelle vision,  par l’Occident, j’ai entrepris de repositionner mon expérience analytique pour tenter de décrypter les grands enjeux structurant qui vont baliser les trois prochaines décennies conduisant à 2050. Un exercice qui me semble d’autant plus nécessaire que nombre de dirigeants et une bonne partie de l’opinion refusent actuellement d’appréhender cette « transition » à sa juste mesure. A cette date médiane du XXIème siècle, l’âge aidant, j’aurai probablement quitté la scène, en espérant que celle-ci soit encore en état pour les générations montantes.